Oubliez la pression du « bien-être », essayez tout avec modération

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Dès l’âge de la prise de conscience concernant la précarité de la vie, chacun de nous veille à sa longévité. Et c’est depuis l’aube de l’humanité que nous nous efforçons de ne pas mourir. Pour une suite logique à ce désir, nous avons inventé la médecine et éventuellement les hôpitaux. Par conséquent, l’espérance de vie moyenne a augmenté. Tentant sans cesse de repousser l’arrivée prématurée de la faucheuse, l’homme a assurément remporté quelques batailles, mais pas la guerre.

C’est alors que dans les années 2000, quelque chose appelé « bien-être » est apparu dans notre quotidien. Et comme tant d’huiles et de décoctions avant lui, il nous promet de nous rendre moins disposée à la mort. Apparemment, le « bien-être » est devenu un sujet extrêmement pris au sérieux, auquel autant d’articles et ouvrages s’affairent.

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Le monde connait de plus en plus d’adeptes du bien-être. Certains sont si stricts que leur réveil au matin doit impérativement commencer avec de la « bonne eau » de noix de coco. Plus de gens établissent des barrières alimentaires et sortent des phrases comme « pour avoir un carré de chocolat noir, toujours 60 à 80 pour cent ». Pour leur « bien-être », d’autres choisissent étrangement de passer leurs vacances dans le « deuxième endroit le plus magnétique du monde ».

Le « self care » ou « prendre soin de soi »

Il va sans dire que rien de tout cela n’est particulièrement nouveau pour l’homme moderne. Les études de Gwyneth Paltrow sur la guérison cristalline et la vapeur vaginale thérapeutique « Goop » existent depuis plus d’une décennie. Actuellement, tout un menu de ces pratiques est condensé dans la routine quotidienne des gens. Et à l’extrême, le bien-être se mute en un culte qui s’attaque aux problèmes mentaux. Par exemple, nous citerons le cas des obsessionnels compulsifs dont les agissements inquiètent sérieusement leur entourage. Cependant, il y a une version édulcorée qui nous est présentée à tous, et c’est la pression du « self care », au sens littérale « prendre soin de soi ». Ce dernier occasionne un sentiment constant et pétillant que nous devrions faire du yoga, ou mieux traiter notre peau. En tout état de cause, toutes ces informations affectent peu à peu nos consciences.

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Aujourd’hui, la grande disponibilité de remèdes et de pratiques anti-mortalités commence à nourrir l’anxiété de bon nombre de gens. En 2017, une personne a perdu sa mère à cause d’un cancer. Par la suite, le fait de ne pas avoir le cancer l’a obsédé d’une façon progressive. Au final, c’est cette obsession qui est devenue son cancer.

Actuellement, les gens réalisent que des maladies sont causées par diverses substances consommées par l’homme depuis des millénaires. Et que les microbes et virus ne sont pas les seuls coupables d’une mort accélérée. Si c’était le sel autrefois, le problème concerne surtout le sucre maintenant. Plus à présenter, c’est un nutriment non seulement essentiel pour l’organisme, mais nous en ingérons au quotidien. Pour éliminer un hypothétique surplus, nous nous efforçons à rendre régulier le footing du matin ou prolonger l’abonnement au gymnase. Dès lors, même l’habitude alimentaire a été remaniée. Entretemps, de nouveaux éléments sont annoncés comme étant cancérigènes chaque jour.

Tout avec modération

Comme pour la politique contemporaine, les attitudes à l’égard de la santé ont atteint des extrêmes. Soit on est contre la mort, soit on est un mangeur de sucre pro-mort, sans rien entre les deux. Qu’est-il advenu de l’équilibre ? Et si on passait une journée à manger au lit, puis à faire de l’exercice et à manger du brocoli le lendemain ? Si ce raisonnement est qualifié de centriste du mieux-être, il peut tout de même mettre d’accord la majorité des gens.

Pour faire court, la tentation de la veille sera rattrapée ultérieurement en faisant plus d’activité physique. En fait, c’est mieux que de décrypter chacun des éléments qui composent un repas et de bannir systématiquement des ingrédients. Car la vie est courte, on peut croire qu’il est inutile de priver nos papilles de ces plaisirs de la vie. En revanche, la consommation devra être modérée. Et à cela s’ajoute une concession au bénéfice d’une activité physique plus poussée que d’habitude.